Le Centre Pompidou propose la plus grande exposition jamais organisée pour le fameux artiste moderne indien qui a vécu en France pendant soixante ans. Raza a opéré un glissement progressif vers une abstraction très colorée inspirée par la polychromie des miniatures indiennes. Dans les années 1960 et 1970, l'Occident n'a pas l'habitude d'être confronté à ces teintes de feu qui éclatent majestueusement sur la toile.
Sayed Haider Raza, « Punjab », 1969, Piramal Museum of Art Mumbai. Les années 1960 et 1970 correspondent à une apothéose pour Raza. Longtemps l'Europe puis les Etats-Unis ont focalisé l'attention des amateurs d'art moderne.
Avec M.F. Husain et F.N. Souza, il a participé en 1947 à Bombay à la fondation d'un mouvement qui va révolutionner l'expression picturale locale, en accommodant la culture indienne et la peinture occidentale. « Cette idée que l'aspect vital de la peinture réside dans le sens de la forme, nous séduisait tous », raconte Sayed Haider Raza. Le peintre était mûr pour l'abstraction.
Il lui faudra encore quelques années pour y arriver. Il vient à Paris en 1950 à la faveur d'une bourse du gouvernement français et y restera jusqu'en 2010, ne se décidant à repartir définitivement qu'après le décès de son épouse, la peintre française Janine Mongillat . Comme le montre l'exposition à Pompidou en 90 oeuvres, il s'exprime d'abord par des paysages urbains très géométriques. Il faut avouer qu'au début du parcours, la mauvaise qualité des encadrements ne met pas en valeur cette époque. Heureusement, la commissaire, Catherine David, nous fait habilement percevoir l'évolution de son travail.Les années 1960 et 1970 correspondent à une apothéose.
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