Il n'y aura pas de nouveau plan banlieue, façon Chirac 2005, a décidé l'exécutif. Au-delà de la réponse immédiate de fermeté, l'heure est à la réflexion sur les leçons politiques à tirer des émeutes.
Vouloir prendre du temps avant de tirer les leçons des émeutes n'empêche pas Emmanuel Macron d'avoir déjà quelques idées arrêtées. Notamment une. Il n'y aura pas de nouveau, façon Chirac 2005.
Si le besoin de reconnaissance des banlieues pouvait s'entendre en 2005, les pillages ont fait basculer les émeutes du côté de la délinquance, estiment les proches du président. La gauche est partagée. La droite et le RN sonnent l'alerte sur les impôts à venir. Et puis, « faire des chèques serait se donner bonne conscience », note le ministre Clément Beaune, pourtant tenant de l'aile gauche.
Les proches cogitent. « Puisqu'il a eu l'intuition de prononcer le mot de 'décivilisation', il faudrait le reprendre et le rendre positif », avance l'un d'eux. « Reciviliser » le pays donc en adoptant un discours républicain sur les droits et devoirs. Depuis quelques jours déjà, rode celui sur la responsabilité parentale. La vidéo d'un père rattrapant son fils pour le mettre dans son coffre a fait le tour du monde, elle répond à une attente.Dans la foulée, la piste de l'école, comme lieu devant rappeler ce qui lie les gens entre eux, est explorée. « Il y a un grand effondrement civique », regrette le même. Ou comment commencer à reprendre main sur ces jeunes voyous que rien ne semble affecter.
Au terme des « cent jours », Emmanuel Macron cherchait à définir une nouvelle feuille de route. Voici que s'ouvre un champ immense. Pas toujours serein. Le sujet des liens entre police et jeunesse apparaît, susceptible de diviser le camp présidentiel. Mais pour plus tard. Tant que la situation reste incertaine, la fermeté doit primer. Pas un mot contre la police.
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