L'effondrement du naira, la monnaie du Nigeria, est le prix à payer pour la libéralisation progressive du marché des changes du pays. Les autorités avaient maintenu une devise déconnectée de la réalité économique et financière. Elle était dévaluée...
La monnaie du Nigeria, le naira , s'est effondré de 40 % cette année, la plus forte baisse des monnaies africaines sur fond de chute du pétrole et de libéralisation du marché des changes. Dur retour à la réalité pour le Nigéria. Les autorités avaient maintenu le naira, la devise nationale, dans un état déconnecté de la réalité économique et financière.
Avec un niveau plus réaliste du change, la banque centrale espère faire revenir dans la sphère informelle une partie des transactions qui lui échappent. Mais la libéralisation du marché des devises, qui a échoué dans la fin des années 1990, n'aboutira pas d'emblée à la stabilité monétaire. Le naira connaît une volatilité structurellement élevée liée au pétrole et une faible liquidité.
En début d'année, le Fonds Monétaire International avait exhorté le pays à mettre fin à son système administratif et bureaucratique de contr ôle du marché des changes. Comme dans certains pays latino-américains , divers taux de change coexistaient et notamment un taux réservé aux entreprises et investisseurs.
Quand le pétrole, principale ressource d'exportation du pays baisse trop, le naira lui emboîte le pas et chute. Ce fut le cas en 2020 lors de la crise du Covid et l'arrêt de l'économie mondiale. Le pétrole s'effondra et le naira nigérian fut dévalué trois fois cette année-là.
Une monnaie faible conjuguée à des taux d'intérêt plus élevés pourrait attirer des investisseurs étrangers vers le marché de la dette locale. Le Nigeria tente de trouver des fonds et de diversifier une économie encore dépendante à 80 % du pétrole pour ses revenus en dollars.
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